Two pieces by Pierre Portas

I know some people are totally allergic to social media… for me, though, these platforms can be wonderful bridges to fellow poets from around the world. A recent connection, Pierre Portas, kindly allowed me to post two of his works here: one in English and another in French. Enjoy!

The only one
By Pierre Portas

Round from the sky
blue in our eyes
she’s life in emptiness
she’s the only one

Like a suffering body
millions of scars on her face
she’s no more than an old skin

She’s our land
ever loving those beings
she kept her promises
to be heaven on Earth

Round from the sky
blue in our eyes
she’s the only one

Fragile breath of whispering
none to listen to her despair
she’s alone in the universe

Time comes for her infants
to be more than scavengers
for life is our friend

Blindness of the parents
that left the oceans like dumps
Dirt in the sun
closing the door to light

Round from the sky
blue in our eyes she’s the only one

Together get the pain away
not to throw life away
filling the days to come
with the seeds of hope
because tomorrow is ours

Round from the sky
blue in our eyes
she’s the only one

 

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Namibia, 2016

 

Les Larmes du Monde
By Pierre Portas

Passagers des heures vagues les gens traversent le temps
Dans la lande des quotidiens ils empruntent le chemin des âges
Et dans le sourire du ciel ils sont les ombres des dieux
Au ressac des jours ils n’ont que leur peau
Et dans la glaise leurs empreintes
laissées à l’abandon sur les écritoires
dans cet univers qui clos leur histoire

Tu me regardes de ta beauté sans équivoque
Tes flancs qui ondulent ton humidité qui me noie
et les chants de tes amours qui submergent les sens
Les conquérants à genoux devant le socle de ta fécondité
qui te piétinent ignorants
L’homme misérable de ses vertus
dans tes mains d’argile les civilisations
Et dans ta miséricorde tu me reprend comme poussière
tu me regards inlassablement comme si j’étais ton enfant

Quand le verre est vide et que la soif gronde
le corps hurle
il n’est que cœur desséché
Quand la faim prend la chair l’esprit se consume
et de la vie ne reste que l’amertume
Et quand le vent se lève et efface les traces de ta souffrance
il ne reste que mélancolie
de ce bois brûlé par la foudre
Et de l’aube naissent les émotions dans les ravins de l’existence
On mesure le temps aux années que l’on oublient
Quand le corps est exilé et les peines fracturées
les êtres errent de Terre en terre
soif du temps comme fragments des gens

La vie n’est que souvenirs où fleurit le lichens
pierres lissées des outrages
et les chairs qui deviennent humus
De Sélène on en voit les blessures de bleus et de gris
pensées amoncelées étreignant le souffle
les gens qui caressent le granit
Et le matin qui déchire les corps enlacés

Dans tes mains les terres hostiles et les paroles brûlées
C’est l’épée qui tranche ton destin
tu calcineras ton corps au aurore des batailles
le soir étanchera ta soif de vengeance
repus des chairs qui jonchent l’éternité
De ton souffle surgira la souffrance
Et dans cette tourmente qui t’enlace
ne restera que la vacuité de l’histoire
Quand le vent se calmera et que la tempête faiblira
les gens de paix prendront le chemin
et de leurs mains encore serrées
ils briseront le mal que tu as forgé
Et sur tes cendres
les victimes ouvriront le temps à la lumière

Devant la crois ils furent nombreux à périr
les mémoires furent de sang et d’orgueil
le glaive comme crucifix
croisés ils furent les démons de la foi
A se défaire de nos généalogies on refait le chemin de croix
aucun ne peut échapper à l’antérieur
C’est dans nos chairs que se prélasse le mépris
archange déchu qui tombe à terre
Les bûchers de ‘antan hante nos mots
De la paix on n’en veut que les oripeaux
et du ciel les tempêtes

Démons et déesses
femmes aux bestiales envies qui rendent fou
Semence des contraires de son ventre surgissent les sexes oppressants
Entre bêtes et dieux elles s’insinuent dans les chairs
donnant un mâle désir
C’est le divin qui s’ennuie en l’homme
Mais la femme devient beauté
le masculin ne fut que piètre comédien
et ne fit d’elle que misère
il laboure les gynécées
de ces limons d’où naissent les fées

Prendre la main du destin
laisser les vagues mourir sur le sable
Quand nous étions encore des anges
prendre la Terre comme l’océan de nos rêves
On naît des autres sans pouvoir s’y refuser
Beauté que pour elle tant d’oublis
de vérités égarée aux besoin de sa splendeur
préférant l’exode à l’immuable

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